Les supermarchés coopératifs : de la limite entre le salariat et bénévolat. - eviltoast

Mégafil : Le monde paysan (Ressources)

Cet article de 20min est pas le meilleur pour faire le tour de la question, d’ouvrir un débat serein avec son titre incendiaire.

Si vous avez d’autre liens qui permettent d’explorer cela, hésitez pas à partager dans les commentaires. Et je les mettrais dans ce post.

En tout cas, il dresse rapidement les contours de la problématique. Moi, j’ai l’impression que c’est devenu un pretexte pour ne pas rénumérer les caissiers et caissières tout comme les automates. Ce n’est pas non plus un boulot génial, c’est ingrat, chiant, robotique.

En revanche, que le supermarché coopératif soit non lucratif et co-géré ça me plait. Que ça puisse créer du lien, ça me plait aussi. Que ce soit rendu moins pénible parce qu’on fait des rotations de 3h/mois, c’est pas mal aussi.

Ça ferait moins de souffrance si tous ces boulots pouvaient etre partagés nottament : homme/femme de menage, éboueuse/éboueur, plongé…et je rêve de ça et cela permettrait une belle mixité sociale. :)

Revenons au supermarché, ces 3h ne seront jamais déclarés, ni reconnu. Et évidement que ça fait baisser les charges quand on ne cotise pas ta retraite. Magique ! Et pour ceux qui recherchent un petit boulot pour leur fin du mois, bon déjà qu’iels se font exploiter, et remplacé par des automates, qu’est ce qu’on leur propose ?

Est-ce que les supermarchés coopératif s’inscrive dans l’ubérisation ? Faut-il redéfinir ce qu’est le travail et sa valeur ? Faut il passer au revenu existence ? (Oui)

  • keepthepace@slrpnk.net
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    10 months ago

    J’ai vraiment du mal à trouver désirable un système dans lequel les étudiants doivent travailler pour manger à leur faim. Comme tu dis c’est un changement de paradigme. Je peux tout à fait imaginer que dans un monde où tous les magasins marchent comme ça, les étudiants soient fournis à prix coûtant voire à perte si ce problème est évoqué. À mon école, quand on avait pas le sou, on allait à la cantine subventionnée et on mangeait pour 2 ou 3 euros. Et je me demande si ça demanderait beaucoup d’effort de la rendre totalement gratuite.

    La marge, oui, il en faut une. Il faut une réserve, il faut un “profit” pour couvrir les coûts. Après c’est de la définition comptable. Et de la décision politique des utilisateurs: est ce que par exemple il y a un but idéologique d’essaimer le plus possible, et se faire une réserve pour ouvrir d’autres magasins? Est ce qu’il y a une volonté d’essaimer verticalement? (j’ai vu passer des article où ils décident d’investir dans des capacités de production aussi)

    L’aspect important c’est que ces profits ne soient pas empochés par quelques actionnaires.

    • pseudo@jlai.lu
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      10 months ago

      Si on veut parler de comptabilité, alors oui, il faut une marge commerciale, c’est-à-dire que le prix de vente des marchandises est supérieur au coût d’achat. Mais cette marge peut être utiliser pour payer les charges et financer les investissements sur le long terme sans pour autant qu’il y ait un bénéfice.
      C’est le bénéfice, un résultat net positif qui est partagé entre actionnaire/propriétaire et réinjection dans l’entreprise. Si l’entreprise n’a pas de propriétaire à rémunérer, il doit être possible d’assurer l’autofinancement de l’entreprise tout en visant un résultat de 0.

      C’est pas grand chose mais ça change tout. ­À commencer par la recherche de la croissance. C’est vraiment intéressant…

      Edit : orthographe. J’ai saigné des yeux à la relecture.

      • keepthepace@slrpnk.net
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        10 months ago

        Exactement! Ça ressemble à un détail, mais ce détail fait que cette structure qui de l’extérieur va beaucoup ressembler à une entreprise classique n’a en fait pas les incitations habituelles et que l’on peut même arguer (selon certaines définitions) que c’est une structure non capitaliste (puisqu’elle ne fait plus “travailler” un capital pour son propriétaire)

        • pseudo@jlai.lu
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          10 months ago

          J’ai jamais compris cette nécessité qu’on se fait d’avoir un résultat positif et en croissance. Dans de nombreuses cas, on pourrait s’en passer. Typiquement quand le ou les propriétaires y travaillent pour un salaire, ils pourraient le définir aussi mirobolant qu’ils le souhaitent et ensuite viser un résultat de zéro. Ça n’empêcherait pas l’entreprise de gagner plus ou moins d’argent selon l’année mais celui-ci serait dirigé en priorité vers le développement de l’entreprise. Et c’est une solution tout à fait désirable pour un propriétaire d’entreprise qui souhaite la conserver et la faire fructifier, voire la transmettre après ça mort.

          • keepthepace@slrpnk.net
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            10 months ago

            mais celui-ci serait dirigé en priorité vers le développement de l’entreprise.

            Qu’est ce que tu entends pas là si ce n’est sa croissance? (j’essaye juste de comprendre ton propos)

            • pseudo@jlai.lu
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              10 months ago

              Ma réflexion est peut-être simplement mauvaise. Le développement, la croissance, oui c’est la même chose dans le fond. Mais si l’objectif principal, c’est de maintenir un indicateur autour de zéro et que par ailleurs on développe (ou on fait croire) l’entreprise, ce n’est pas pareil que quand l’objectif principal est de présenter un indicateur plus grand que l’année dernière.

              Le résultat a 0 a une signification claire : L’entreprise a autant de produit que de charge. Un résultat plus haut que l’année dernière a une signification moins claire.

              Ce que je comprends mal l’importance qui est donnée à l’amélioration des indicateurs alors que l’augmentation d’indicateur n’est pas une signification très claire en soit.

              • keepthepace@slrpnk.net
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                10 months ago

                Ah mais je te rassure: les entreprises n’ont pas un dogme irréfléchi de la croissance. Elles ont des actionnaires qui poussent au cul pour que leurs investissements rapportent plus de 5% par an. Ils regardent pas l’indicateur, ils regardent le compte en banque.

    • Snoopy@jlai.luOP
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      10 months ago

      Oui totalement d’accord pour les étudiants. Je me rapelle très bien de mon père qui me parlait de ses boulots qu’il faisait quand il était jeune. Pour lui ça forgeait le caractère et tu apprennais le monde du travail.

      Et pour lui c’était ça la maturité. Travail, salaire…perso je suis resté de marbre.

      Pour les étudiants, je veux pas qu’iels travaillent. Les études d’abord, le reste après comme pour moi (AAH), j’avais l’AAH, c’est comme un revenu d’existence et tout le monde devrait l’avoir avoir le tout avecdes prix bloqué en immobilier et autre.

      Bouffe gratuite car conventionnée et payé par les cotisation patronale ou solidaire (sécurité sociale alimentaire) et ça demandent pas tant d’effort que ça. C’est juste qu’iels ne veulent pas participer à la société en supprimant l’isf par exemple.

      C’est un peu ce que j’avais en tete pour mon entreprise, en priorité investir dans tout ce qui me fera gagner du temps, comfort. Et une fois fait, prix coutant. Je pense que l’epicerie c’est pareil, ça demandera de gros investissement au début et après c’est stable.